• chapitre dix

    Vendredi 4 avril

     

     

         Coralie engagea le 4X4 dans l'allée. Larcher pouvait entendre les graviers crisser légèrement sous les pneus. Elle arrêta le véhicule à une cinquantaine de mètres de l'entrée de la maison. Ils contemplèrent en silence le bâtiment. La résidence secondaire des Dabrowski se dressait sur une petite hauteur, un peu à l'écart du village à quelques centaines de mètres de là. Elle était entourée d'un petit parc - ou plutôt d'un grand jardin - bordé de haies de troènes et, sur un côté, d'un vieux mur de pierres moussues, seul vestige d'une construction antérieure. Aux yeux de Larcher, elle ne paraissait pas aussi grande que le lui avait décrit sa compagne mais peut-être n'était-ce qu'une illusion due à la configuration résolument moderne de la villa qui devait gagner en profondeur ce qu'elle n'avait pas en hauteur. Beaucoup de vitres et cela fit grimacer Larcher qui pensait avant tout aux moyens de la défendre contre toute intrusion malveillante. Il ne voyait pas la piscine, petite mais sympa lui avait précisé Coralie, qui devait se trouver quelque part derrière et qui, à présent, avait toutes les chances de rester définitivement vide. Dans le parc, de part et d'autre de l'allée qui conduisait au garage et où ils s'étaient arrêtés, se dressaient des arbres, principalement des sapins, dont la taille adulte laissait supposer qu'ils avaient préexisté à la maison, et quelques bouleaux. Les abords immédiats de la villa étaient heureusement dégagés et plantés en pelouses que les mauvaises herbes mangeaient déjà. Tout cela donnait à la fois une impression de vacances et d'abandon.

              - Alors, qu'est-ce que t'en penses ? demanda Coralie.

         Larcher prit le temps de répondre.

             - Eh bien, ta maison me paraît très habitable mais il faudra voir à l'usage. En tous cas, j'espère qu'on va pouvoir se reposer un peu par ici, qu'on pourra voir venir, parce que je t'apprendrai rien si je te dis que j'en ai plein les bottes.

              - Et moi donc ! J'ai cru qu'on n'y arriverait jamais...

         Elle sauta de la voiture puis se tourna vers lui.

              - Tu viens avec moi pour voir si tout est normal ?

       Il la suivit tranquillement. Etait-ce le fait de savoir qu'ils touchaient au terme de leur voyage ou bien avait-il été plus secoué qu'il l'aurait cru, Larcher n'en savait rien mais il se sentait exténué. Il n'avait qu'une envie : s'asseoir dans un fauteuil, un verre à la main, et ne plus penser à rien. Dormir, aussi, et le plus longtemps possible.

        La nuit précédente, après l'effrayante rencontre avec la Virale, ils avaient été obligés de rouler un long moment dans la ville morte à la recherche de l'hôtel que, soit par fatigue, soit parce qu'elle était encore sous l'emprise du drame qu'ils venaient de vivre, Coralie n'arrivait plus à retrouver. Il avait été sur le point de proposer d'entrer dans n'importe quelle maison ou, pis encore, de dormir dans la voiture malgré tout ce qu'il avait dit, quand ils s'étaient enfin trouvés face à une auberge dont l'enseigne, battant au vent, réfléchissait faiblement la lumière de leurs phares. Il y avait bien une petite cour intérieure dans laquelle il avait introduit le Range mais Coralie ne reconnaissait pas les lieux. Elle n'avait pas voulu rester seule et ils s'étaient approchés ensemble de l'entrée principale de l'hôtel qu'ils avaient trouvé hermétiquement close. Larcher avait été obligé de briser un des carreaux de la porte avec son revolver pour lever le verrou. Il ne savait pas ce qu'il aurait fait s'il avait été confronté à une serrure de force. Face au comptoir de réception sur lequel trônait une bougie qu'il avait immédiatement allumée, s'ouvrait une salle de réception qui devait jadis faire office de salon de télévision. Il avait pu voir l'écran noir du poste qui reflétait la lumière vacillante de la bougie comme une luciole dans la nuit. Il avait appelé mais personne n'avait répondu. Après avoir installé la jeune femme sur le sofa du salon, malgré ses protestations, il avait exploré la bâtisse. Les pièces du rez-de-chaussée étaient désertes et bien rangées, comme si les propriétaires étaient partis pour quelques jours, pour une ou deux semaines de vacances, en laissant tout en ordre pour leur prochain retour. Cela prouvait au moins qu'aucun vandale n'avait depuis pénétré dans les lieux. Les chambres étaient toutes situées à l'étage. Ce n'était pas un hôtel important - une dizaine de chambres au plus - qui devait servir de halte aux représentants de commerce en semaine et à quelques voyageurs peu pressés le week-end. Dans l'avant-dernière pièce du haut, il avait eu un choc : le cadavre momifié d'un homme en pyjama était affalé en travers du lit. La fenêtre ouverte dont un des battants cognait doucement sous le vent expliquait l'absence d'odeur. Il avait rapidement refermé la porte et, après s'être assuré que la dernière chambre ne lui réservait pas semblable surprise, avait rejoint sa compagne. Elle l'attendait, sagement assise sur le divan, en jouant avec son revolver. Elle l'avait interrogé des yeux et, d'une voix faussement enjouée qu'elle n'avait pas relevée, il lui avait proposé de passer la nuit - ou ce qu'il en restait - dans le petit salon. Elle s'était endormie presque immédiatement, en dépit ou à cause de ses terreurs du jour, tandis qu'il s'était installé dans un fauteuil face à l'entrée, ses armes sur ses genoux. Lui, il n'était pas arrivé à dormir. Il avait marché  un moment dans les pièces silencieuses, avait trouvé un paquet de biscottes qu'il avait mâchonnées sans s'en rendre compte. Il avait su très vite qu'il ne dormirait pas de la nuit. Trop de questions sans réponses. Trop d'horreur en trop peu de temps. Il avait repensé à la Virale qui n'était peut-être qu'une pauvre femme apeurée, il se rappelait son expression quand elle avait levé son marteau. Mais  cela le tracassait moins qu’il aurait pu le croire. La France était devenue une jungle, un monde du chacun pour soi et tant pis pour les autres. Il s'était demandé combien de temps il arriverait à vivre dans ce monde-là. Coralie l'aidait. Sans elle, il aurait sans doute craqué depuis longtemps. Et il l'aidait aussi, elle, c'était sûr mais serait-ce suffisant ? Tout à l'heure, avec la Virale, il s'était fait peur. Il l'avait tuée sans remord, comme on se débarrasse d'un insecte gênant, une araignée qui vous a surpris et qu'on écrase sans plus y penser. A ce rythme là, qu'allait-il devenir ? Un autre salaud dans un monde de salauds ? Pouvait-on reconstruire quelque chose, et quoi ?, dans ces conditions ? Réellement trop de questions sans réponses. Il avait regardé l'aube s'éclaircir peu à peu à travers le carreau brisé de la porte. Un nouveau jour, pour quoi faire ? Il s'était rendu compte qu'il avançait doucement vers une espèce de dépression. Peut-être compréhensible mais ce n’était vraiment pas le moment. Il avait eu froid soudain et était retourné pour couvrir Coralie avec son plaid qui ne lui servait pas. Il était revenu à son poste d'observation, devant la porte, infiniment patient puisque le temps ne comptait plus. 

         Coralie sortit ses clés mais la porte n'était que repoussée. Elle  regarda Larcher, surprise, préoccupée. Celui-ci l'écarta doucement, un doigt sur les lèvres, et s'avança dans la maison muette. Il tenait son fusil à pompe à hauteur d'homme. Il entendait le souffle léger de la jeune femme derrière lui. Quelqu'un était entré dans la maison et y avait séjourné, cela se voyait au petit désordre, à une fugitive impression de vie dans la villa en principe fermée depuis des semaines. Un fauteuil de travers, des bouteilles de bière vides sur la table de la cuisine, un restant de feu mal pris dans la cheminée du living. Un squatter, une âme errante en quête d'une halte provisoire mais qui n'avait rien vraiment dérangé. Ils explorèrent attentivement le rez-de-chaussée, en fait la partie véritablement habitable. A l'arrière, dans une des chambres, un ou deux tiroirs mal repoussées, l'empreinte d'un corps, une couverture froissée témoignaient de l'effraction.

              - Voilà où roupillait notre visiteur, chuchota Larcher. On dirait qu'il est pas resté longtemps. Et aussi qu'il a dû partir sans avoir l'intention de revenir. Qu'est-ce qu'il y a en haut ?

         Elle le guida en silence. Larcher était persuadé que leur hôte imprévu avait depuis longtemps décampé. Ils visitèrent néanmoins l'étage avec prudence, armes braquées. Il n'y avait là qu'une chambre d'amis avec une grande salle de bains attenante, une pièce immense qui devait servir de salle de jeux ou de bibliothèque mais qui n'avait jamais été aménagée, précisa Coralie, une buanderie et plusieurs autres pièces aux fonctions mal définies. Tout était désert. Ils redescendirent, soulagés.

         Après avoir déchargé leur véhicule, Larcher s'empressa de le dissimuler dans le garage puis, pris de fatigue, il alla s'écrouler dans un des fauteuils du living, face à la cheminée éteinte qu'il fixa longuement tandis que la jeune femme essayait de remettre la villa en service ce qui n'était pas simple dans une maison où l'électricité dirigeait à peu près tout. Pour lui, les bûches à demi-calcinées qui semblaient le narguer dans le froid ambiant était comme l'illustration de l'avenir qui leur faisait face. Il devait s'être assoupi car il sursauta quand elle lui toucha le coude, un verre de whisky à la main.

             - Je crois que j'ai un peu dormi, dit-il, les yeux encore flous.

             - Tu sais que tu as l'air complètement crevé ?

             - T'es pas fatiguée, toi ?

             - Oh, moi, je dois reconnaître que j'ai assez bien dormi dans l'auberge, cette nuit. Après cette route dégueulasse et tous nos ennuis, j'avais l'impression d'être enfin à l'abri… d'être en sécurité.

              - Je comprends ça, répondit-il en repensant au cadavre du premier étage.

         Comme la jeune femme s'asseyait en se versant son whisky avec application, il étendit les bras avec un profond soupir et secoua la tête pour s'éclaircir l'esprit.

            - Bon, c'est pas tout ça mais je crois qu'il faut aviser, reprit-il.

         Elle avala voluptueusement une gorgée d'alcool puis, coinçant son verre entre ses jambes, elle le fixa attentivement.

               - Julien, si tu veux bien, on fera le point demain. Ce soir, j'ai envie de passer une soirée tranquille, de plus penser à tout ça.

               - Heu, oui, dans le fond, je crois que t'as raison, y a rien qui presse. Dis donc, à propos, reprit-il au bout d'un petit moment, tu m'as jamais dit ce que faisait ton mari. Il devait avoir du fric pour s'acheter une baraque comme ça, non ?

             - Oui et non. En fait, il était architecte, enfin, il l'est encore, du moins je l'espère pour lui. Alors, quand des amis nous ont parlé d'un terrain à vendre par ici - c'était, heu, il y a à peu près trois ou quatre ans - il a sauté sur l'occasion. Je dois dire aussi que le coin me plaisait bien. Tu vois, y avait une vieille bâtisse ici, avant. Une espèce de vieille ferme. Oh, on aurait pu l'aménager. Encore qu'il y aurait certainement eu pas mal de frais. Mais c'était pas l'idée de Laurent. Avec son métier, tu comprends, il avait envie de construire du neuf. Bon, c'est vrai que c'est un peu grand. Surtout pour deux. Mais on s'était dit que plus tard... Bref, il a fait construire. Sur ses propres plans, bien sûr. Voilà toute l'histoire.

         Larcher prit le temps d'apprécier son alcool, premier moment de vraie détente en trois jours. Coralie avait laissé aller sa nuque sur le dossier de son fauteuil et, les yeux ouverts, elle regardait le plafond sans le voir. Depuis leur arrivée, depuis qu'elle se retrouvait dans son univers familier, elle avait commencé à se détendre. Seul, son revolver, posé sur la table basse située entre eux, rappelait que les temps étaient changés, que tout danger n'était pas écarté. Pourtant, Larcher avait comme l'impression d'avoir vécu ce genre de scène tranquille des milliers de fois déjà. Il se serait presque cru en week-end avec Elisabeth, à profiter du temps qui passe, avec pour seule préoccupation d'organiser les loisirs des quelques heures à venir. Il se leva sans que sa compagne ne fasse le moindre mouvement et s'approcha de la grande baie vitrée, écarta le rideau. Dehors, la nuit commençait à tomber. Il avait dû dormir plus longtemps qu'il ne l'aurait cru. Deux merles sautillaient paisiblement sur le gazon, presque sous son nez, et s'envolèrent tout à coup dans un grand bruissement d'ailes silencieux. De l'autre côté de la route qu'on devinait légèrement en contre-bas, la masse noire de la maison voisine se détachait sur le ciel dégagé, sentinelle lointaine et inaccessible. Il se retourna.

              - Il commence à faire noir. Je vais fermer tous les volets. Comme ça, on verra rien du dehors et tout sera comme avant qu'on arrive, t'es pas d'accord ?

         Sans le regarder, elle répondit par un petit hochement de tête.

                - Eh bien, je vais aller chercher les lampes.

                - Tu veux que je t'aide ?

                - Repose-toi plutôt, c'est trois fois rien.

         Au moment où il allait quitter la pièce, elle le rappela :

                - Oh, Julien !

                - Oui ?

                - Tu sais que je commence à cailler ici ?

                - Moi aussi. Bon, je ramènerai également un radiateur et la batterie.

              - Tu crois pas qu'on pourrait faire du feu ? Je veux dire allumer la cheminée.

               - Alors ça, à mon avis, c'est pas une bonne idée. La moindre fumée risque de nous faire repérer, tu le sais bien.

         Elle se retourna vers lui. Ses cheveux noirs faisaient ressortir la pâleur de son visage mais ses yeux scintillaient.

           - Mon vieux, je vais te dire un truc. J'ai pas du tout l'intention de vivre comme une recluse, hein, à me cacher derrière mon ombre. Pas une seconde, t'entends ? D'ailleurs, ça changerait quoi ?

                 - Heu, peut-être un jour ou deux, on devrait...

               - Pas question. Faire attention, c'est une chose. Vivre en se cachant en permanence, c'est complètement différent.

         Il hésita deux à trois secondes puis se mit à sourire.

                  - Bien sûr que t'as raison. Allez, va pour la cheminée.

     

      

         Le lendemain, Coralie les conduisit au supermarché local, sur la route d'Epernay. Ils passèrent par Ste Hippolyte qui paraissait complètement abandonnée. Larcher se demandait où étaient passés tous les gens et la jeune femme n'en avait bien entendu aucune idée. Ils finirent par se persuader que la majorité d'entre eux étaient morts, que la maladie était à la fois plus répandue qu'ils ne l'avaient d'abord pensé et surtout qu'elle devait finir, d'une manière ou d'une autre, par tuer ceux qu'elle touchait. Sinon comment justifier ce silence, cette absence de vie que les violences ne pouvaient complètement expliquer ? Pourtant une partie de la population devait se terrer chez elle, un embryon d'activité se suspendant peut-être avec  le bruit de leur moteur. Dans ce climat de suspicion et d'insécurité, ils avaient hâte de revenir à la villa. A la sortie du village, ils se heurtèrent à deux voitures arrêtées côte à côte en plein milieu de la route. Le véhicule de droite avait ses vitres brisées, une porte arrière et le coffre ouverts. Coralie aborda le passage avec prudence puis accéléra en arrivant à la hauteur des voitures mais il s'agissait depuis longtemps d'épaves dont ils n'avaient plus rien à redouter. Larcher eut l'impression qu'elles n'étaient pas vides. Dans les champs quelques vaches, les pis gonflés, meuglaient désespérément et ils virent de loin un cheval qui trottait sur l'asphalte de la route et qui obliqua sur un chemin de traverse en les entendant approcher. Pour les animaux aussi, la misère était intense.

         Le supermarché s'organisait autour d'une galerie marchande et, après avoir fait un plein raisonnable de provisions, Larcher décida d'aller fureter dans les magasins voisins. Il en fut récompensé par la découverte du récepteur Ondes Courtes qu'il recherchait depuis longtemps. Évidemment, à une époque où jusqu’à peu on communiquait à chaque instant grâce à des smartphones ultra-perfectionnés, cela lui paraissait une sorte de retour en arrière mais quel autre moyen ? Excité par sa trouvaille, il céda aux injonctions de sa compagne qui, au fur et à mesure que le temps s'écoulait, devenait de plus en plus nerveuse. Dans un dernier geste, alors que Coralie était revenue sur ses pas pour le héler impatiemment, il s'empara d'un carton de petites alarmes individuelles qui leur seraient bien utile en cas de visite inopportune. Il était persuadé qu'il finirait, lors d'une prochaine visite, par trouver  le groupe électrogène avec lequel il se proposait de rendre à leur maison une atmosphère presque normale. A peine revenu à la villa, il se jeta sur le récepteur et, durant un long moment, il chercha à capter une quelconque émission qui leur aurait appris qu'ils n'étaient pas seuls, que la vie, quelque part, continuait. Malgré ses patients efforts, il ne put entendre que de rares parasites et quelques sifflements qui n'avaient à l'évidence aucune origine humaine. Il abandonna à contrecœur pour installer les alarmes. Les petits engins, qui fonctionnaient sur piles, étaient capables de déclencher des sirènes particulièrement performantes et même s'ils ne pouvaient rivaliser avec un véritable système intégré, ce que le mari de Coralie avait toujours refusé de faire installer par peur de déclenchements intempestifs, ils rassuraient un peu Larcher qui avait ainsi l'impression de pouvoir dormir dans une citadelle presque inviolable. Le soir, dans la chambre, sa hantise sécuritaire apaisée, il put pour la première fois depuis l'effondrement de son monde, réfléchir à l'avenir qui s'offrait à eux. La jeune femme fatiguée s'était endormie à ses côtés, la main sur son épaule, comme pour ne pas rompre le contact, comme pour rester accrochée à lui qui demeurait son seul lien avec le vivant. Ce geste d'abandon le réconfortait profondément. Avec elle, grâce à elle, il se sentait investi d'une responsabilité qui dépassait son seul instinct de survie. Il n'avait pas l'impression de l'aimer, du moins pas au sens qu'il donnait à ce terme dans le passé, au sens d'Elisabeth du début de leur union, mais les événements atroces qu'ils avaient vécus, la solitude qu'ils partageaient à présent, seul élément stable dans ce chaos, rendaient d'une certaine manière leur association infiniment plus forte, presque fusionnelle. Il se pencha vers elle et lui effleura doucement les cheveux du bout des lèvres. Il posa sur la moquette, près du lit, le livre qui racontait l'histoire d'un monde disparu et auquel il n'arrivait pas à s'intéresser et tourna le bouton de la lampe qui s'éteignit dans un chuintement d'agonie.

     

    suite ici

     

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