• chapitre trois

     

    Vendredi 28 mars

     

     

         Le Directeur de Cabinet du Ministre de l'Intérieur se racla la gorge avant d'inviter, d'un geste impatient, les participants de la réunion à s'asseoir autour de la longue table de bois noir et remarquablement lisse, apportée en toute hâte dans le lieu, en même temps que le meuble de téléconférence dont l'écran obscur reflétait les contours imprécis des silhouettes. Attendant que cessent les derniers murmures et bruits de chaises, il laissa traîner un oeil fatigué sur les murs de la petite pièce Empire où ils avaient pris place, loin des lambris et dorures des grands salons du Ministère où se pressait toute une population bruyante et affolée. Son regard revint à ses invités, à présent muets et attentifs. Il y avait là une pléiade de hauts fonctionnaires et de sommités de la médecine rassemblés pour ce qui devait être une réunion de crise absolue. Et qui paraissaient s'en remettre à lui comme s'il allait leur apporter une explication, une marche à suivre susceptibles de dénouer cette situation invraisemblable. Poussé par l'angoisse de se savoir tout aussi impuissant que les autres, il ne perdit pas de temps en présentations. D'ailleurs, la plupart des présents se connaissaient.

              - Mesdames et Messieurs, attaqua-t-il d'une voix forte qui résonna métalliquement dans le silence absolu, je voudrais tout d'abord vous remercier d'avoir bien voulu accepter de participer à cette réunion informelle de mise au point. Je sais combien depuis quelques heures votre emploi du temps est chargé et combien sont nombreuses les sollicitations diverses et toutes aussi urgentes les unes que les autres dont vous faites l'objet. Venons en donc directement à ce qui motive notre présence. Comme vous le savez - qui pourrait encore l'ignorer ? - notre pays est depuis trois jours confronté à une crise sans précédent. Je dis notre pays mais je puis aujourd'hui vous confirmer, comme cela était prévisible, que le problème qui se pose à nous a largement débordé nos frontières, à supposer d'ailleurs, mais rien n'est moins sûr, que le point de départ de la crise se soit situé ici. Monsieur Van der Vilen qui représente parmi nous la Communauté européenne nous en dira quelques mots tout à l'heure. Donc, pour aller à l'essentiel, depuis lundi ou mardi derniers - nul ne sait vraiment -, le pays est l'objet d'une vague soudaine et inexpliquée de violences, violences prenant les formes les plus diverses et dont l'extension ne cesse de croître. Nous devons impérativement prendre, et cela le plus rapidement possible, c'est-à-dire sur le champ, les mesures qui s'imposent. Toutefois, on ne combat bien que ce que l'on connaît, aussi est-ce pour cela que j'ai demandé à plusieurs éminents spécialistes de nous donner leur interprétation de ces événements préoccupants. Monsieur le Professeur Vernay-Chantre, responsable du département des Maladies Mentales de l'hôpital St Anne, va se faire l'interprète de ses confrères et tenter - je dis bien tenter - de nous faire y voir plus clair. Professeur, je vous cède la parole.

         Le professeur Vernay-Chantre se leva, tous les yeux se fixant immédiatement sur lui. C'était un homme grand et maigre d'une soixantaine d'années, le visage osseux, au costume impeccablement coupé et dont les yeux incisifs se dissimulaient derrière de volumineuses lunettes. Lui non plus ne perdit pas de temps en formules de politesse.

              - Mesdames, Messieurs, mes Chers Collègues, je vais tenter de résumer le peu que nous savons sur ce qui apparaît bien être une nouvelle forme de pathologie mentale. Au préalable, toutefois, je souhaite insister sur le caractère assez hypothétique de ce que je vais dire. Nous n'avons eu ni suffisamment d'éléments, ni suffisamment de temps pour avoir ne serait-ce qu'un début de certitude.

            - Et nous n'aurons pas plus de temps, Professeur, coupa le Directeur de Cabinet.

           - Hmm, oui, bien entendu, reprit Vernay-Chantre. Voilà. Depuis plusieurs jours, une partie de nos contemporains, dont le nombre semble hélas progresser assez vite, présente des troubles du comportement dans le sens d'une agressivité violente. Une agressivité dirigée soit vers eux-mêmes - d'où un grand nombre de suicides - soit vers autrui, d'où la multiplication d'actes irrationnels, parfois très violents. Pour faire vite, chez ces malades, on note en fait une double possibilité : soit une agitation désordonnée, déstructurée conduisant à des actes de violence imprévisibles, soit, au contraire un état d’abattement extrême confinant à une espèce de profonde dépression dont le sujet ne semble sortir que pour se nuire. Parfois, en quelques heures les deux tableaux se retrouvent chez le même malade.  Pour nous autres psychiatres, cela rappelle un peu une maladie que nous connaissons bien et que nous appelons la maladie bipolaire, l’ancienne Psychose Maniaco-Dépressive ou PMD. Mais dans le cas qui nous occupe, nous constatons avec cette affection des différences considérables. D'abord, le rythme de ce que nous appellerons faute de mieux les crises : ici d'une rapidité tout à fait déconcertante, quelques heures le plus souvent, alors que dans la PMD, l'évolution se compte en mois. De plus, au contraire de la PMD, dans la maladie dont nous parlons, il ne semble pas exister de périodes de rémission, spontanées ou thérapeutiques, en tous cas observées jusqu'à maintenant. Afin d’être parfaitement clairs et pour que nous parlions tous de la même chose, nous nous sommes proposés d'intituler cette nouvelle affection - et ceci bien sûr tout à fait provisoirement - SMDA pour Syndrome Maniaco-Dépressif Acquis. Car, et j'arrive là au deuxième élément des plus troublants, si pour la PMD classique on ne connaît pas réellement l'étiologie, la cause si vous préférez, on sait quand même que celle-ci tourne probablement autour de la génétique. Dans le SMDA, rien de tel bien entendu. Il s'agit à l'évidence d'une espèce d'épidémie dont le mode de transmission nous est pour le moment totalement inconnu. Peut-être respiratoire comme dans le SRAS ou la grippe. Ou par simple contact comme avec le virus Ébola.

             - Mais alors, comment peut-on se protéger ? s'exclama vivement une femme en tailleur Channel et lunettes d'écaille, sous-directrice de la communication au cabinet du Premier Ministre.

         Le professeur Vernay-Chantre se tourna vers elle, l'examina une fraction de seconde avant de laisser tomber :

              - C'est bien là que le bât blesse, Madame. Dans l'état actuel de nos connaissances, cela est extrêmement difficile pour ne pas dire quasiment impossible.

         Un brouhaha suivit sa réponse et il fut assez malaisé de faire revenir le calme. Vernay-Chantre attendit plusieurs minutes avant de reprendre sa démonstration.

             - Il paraît effectivement extrêmement difficile d'envisager une protection parce que nous ne connaissons rien du vecteur : est-il infectieux, et, si oui, quel est l'agent en cause ? Une bactérie semble peu probable mais pourquoi pas un virus ? Dans ce cas, comment expliquer qu'il puisse agir aussi rapidement ? Ou bien s'agit-il plutôt d'une pollution d'ordre alimentaire mais par quel mécanisme et avec quel support ? A moins qu'il s'agisse de tout autre chose, quelque chose que nous ne soupçonnons même pas ? Nous sommes aujourd'hui dans l'incapacité d'apporter une réponse quelconque à ce qui...

              - Mais la contagion, la contagion, comment faire pour s'en protéger ? Comment savoir qui est malade ? Comment savoir comment la maladie risque d'évoluer ?

         L'interruption était venue d'un homme jeune en costume de velours bleu, à l'aspect vaguement négligé tranchant sur les autres participants mais dont l'anxiété ne faisait que traduire le malaise général. Le psychiatre haussa les épaules sans répondre, l'air désolé. Un silence consterné suivit l'éclat de l'homme au costume de velours. Chacun s'était plongé dans des pensées moroses. Le Directeur de cabinet reprit la parole.

              - Continuez, Professeur. Essayez, s'il vous plait et si cela vous paraît possible, de nous fournir un maximum de renseignements fiables - et devant la mimique du professeur Vernay-Chantre - ou du moins les plus probables. Disons, des éléments raisonnablement probables, possibles, sur lesquels nous pourrions travailler car il nous faut absolument discuter un plan d'action que nous devons soumettre à qui de droit...

              - Bien, je vais essayer mais je vous demande de ne pas hésiter à m'arrêter si je suis un peu trop technique. Hmm, voyons. A mon avis - à notre avis - il y a quatre points principaux à considérer. Premièrement la clinique, c'est-à-dire la forme que prend l'affection. Deux possibilités : la dominante mélancolique, dépressive, qui conduit le plus souvent le sujet au suicide après une phase de tristesse et de douleur extrêmes. Les malades sont en pareil cas incapables de communiquer, insensibles à toute sollicitation raisonnable venue de leur environnement. Le plus souvent, ils sont plongés dans un mutisme total ; ils restent immobiles, prostrés durant des heures entières; ils ne s'alimentent plus. Parfois, semble-t-il mais c'est plus rare, ils déambulent au hasard; ils se lamentent, pleurent, s'accusent de tous les maux. Exactement comme dans la forme de la PMD que nous appelons l'accès mélancolique. Ils peuvent même aller jusqu'à s'automutiler, acte que l'on peut assimiler ici à un suicide a minima. Ce qui est dramatique dans ces cas, c'est que, outre eux-mêmes, ces malades peuvent être dangereux aussi pour leur entourage, je veux dire leurs proches, leur famille, car ils peuvent chercher à supprimer ceux qu'ils aiment pour leur éviter ce qu'ils s'imaginent être des souffrances atroces. A l'opposé, dans le pôle maniaque du SMDA, ce qui domine est à l'évidence l'agressivité vis-à-vis des autres, de tous les autres. La dangerosité pour l'entourage - quel qu'il soit - est ici maximale : le sujet est en fait en état de démence, au sens de la Loi, incapable de se rendre compte de ce qu'il fait. Il est surexcité, instable, irritable. La moindre contrariété peut entraîner chez lui un accès de fureur terrible, incontrôlable. L'impression du malade, sa vision à lui, est qu'il est supérieur à tout ce qui l'entoure, qu'il est plus intelligent, plus brillant, qu'il sait tout, quoi ! D'où sa fureur, sa violence, si on le contre, si on semble s'opposer à lui, ce qui, soit dit en passant, est une différence de plus avec la maladie bipolaire où l’on sait bien que le malade passe exceptionnellement à l'acte sur autrui. J'ajoute, pour être complet, que, en revanche, comme dans un accès maniaque authentique, il peut être victime d'hallucinations et de fausses reconnaissances ce qui complique encore le tableau. Non, messieurs, si vous le permettez, encore un moment : je voudrais terminer ce petit exposé et, mes collègues et moi-même, nous essaierons de répondre ensuite à toutes vos questions. Bon. Hum, ce qui est à peu près sûr aussi, c'est que dans la réalité ces deux aspects peuvent s'intriquer, ou se succéder. Nous manquons bien sûr de recul pour savoir si certains sujets restent uniquement dans une des deux formes que je viens de décrire schématiquement. Mais, au delà de cela, ce qui est tout particulièrement préoccupant, c'est l'incroyable rapidité du déclenchement de la maladie : quelques heures, cinq, six, parfois moins... Et sans signes précurseurs, du moins identifiables jusqu'à présent par nous... Voilà en gros ce que l'on peut observer, ce que l'on peut dire, de ces troubles qui nous laissent, vous devez bien vous en douter, tout à fait perplexes. Concernant les autres points, ayant encore peu d'éléments, je serai, hélas par force, plus bref. Le deuxième point est donc celui de la transmission de la maladie, on l'a déjà un peu évoqué. Pour le moment, nous en sommes réduits aux hypothèses, j'ai déjà eu l'occasion de le dire, mais un élément est certain : la contagiosité semble extrême. Comment ? Vraisemblablement par le contact direct, ceci dans le cas où nous retenons l'hypothèse d'un phénomène infectieux, disons viral. Peut-être la salive. Ou plus exactement les gouttelettes de sludge, c'est à dire, les minuscules gouttelettes de salive que nous produisons en permanence,  en respirant, en parlant par exemple. C'est en tous cas la voie de transmission qui nous apparaît à l'heure où je vous parle comme étant la plus vraisemblable mais loin, très loin d'être certaine. D'ailleurs qui nous dit qu'il n'y en a pas plusieurs ?

              - Donc, on peut se protéger en portant un masque si je comprends bien, interrompit un homme ventripotent, assis juste en face de Vernay-Chantre et qui avait de hautes responsabilités au Ministère des Affaires Sociales. Le psychiatre le fixa quelques secondes comme pour évaluer l'homme et sa question afin de décider s'il devait répondre sur le champ.

           - Oui et non, monsieur. A moins de se protéger en permanence et partout. Mais un morceau de tissu est-il suffisant ? D'ailleurs, et j'en reviens à mon propos, les autres possibilités ne doivent certainement pas être abandonnées. Certainement pas. Je parle des mécanismes de transfert de la maladie, de la contagion. Peut-être le point de départ est-il alimentaire ? Ou allergique ? Ou chimique, ou toxique, à porte d'entrée cutanée, que sais-je ? C'est un véritable casse-tête, nous aurons certainement l'occasion d'y revenir, mais je voudrais à présent évoquer un autre aspect, celui de la thérapeutique. Malheureusement, cela sera court : pour le moment, nous ne connaissons pas de traitement réellement efficace...

        Devant le murmure qui grandissait, Vernay-Chantre s'empressa de poursuivre.

                 - Je veux dire que les drogues médicamenteuses que nous avons utilisées chez les premiers malades qui nous ont été amenés sont très décevantes, de même que les autres moyens classiques, comme, par exemple, la sismothérapie, heu, les électrochocs si vous préférez. A fortes doses, on a des résultats, oui, mais pour un temps très court. Vingt-quatre heures et il faut tout recommencer. Et, entre-temps, nos services se sont désorganisés un peu plus et... mais monsieur le Directeur de Cabinet abordera cet aspect des choses plus tard. Quatrième et dernier point enfin : les réactions des individus à l'affection paraissent variables et assez imprévisibles. Oui, évidemment, la plupart de ceux qui sont atteints le sont rapidement et intensément mais sans que l'on puisse vraiment préjuger de la forme exacte que revêtiront leurs troubles. Mais ce n'est pas cela que je voulais évoquer. Nous n'avons bien entendu qu'un recul infime, moins d'une semaine, pour apprécier, toutefois il semble bien que certaines personnes ne soient pas immédiatement contaminées. J'ai deux ou trois cas en mémoire en vous disant cela. De là à avancer que certains d'entre nous sont peut-être, comment dire ? insensibles à l'agent causal, immunisés en quelque sorte, il y a un grand pas que je ne peux pas, vous vous en doutez, franchir aujourd'hui. Mais l'espoir demeure. Oui, l'espoir demeure, martela le psychiatre, comme pour s'en convaincre lui-même. Espoir pour de tels sujets, bien sûr, mais aussi pour les autres car, soyez-en persuadés mesdames et messieurs, si nous arrivons à comprendre... Voilà, c'est tout pour le moment.

         Le directeur de Cabinet frappa deux fois du poing sur la table pour faire revenir le silence.

              - Avant d'aller plus avant, je voudrais d'abord remercier monsieur le professeur Vernay-Chantre pour son très clair exposé : même moi, je crois avoir compris tout ce qu'il nous a expliqué...

         Avant de poursuivre, il fit du regard le tour de son auditoire. Quelques uns de ses vis-à-vis avaient ébauché un sourire et il se fit la remarque que le simple fait d'avoir décrit, d'avoir essayé de systématiser le mal paraissait avoir détendu un peu l'atmosphère. Le Directeur se tourna sur sa gauche, vers une petite femme brune d'âge moyen qui, depuis le début, était restée droite sur sa chaise, les yeux invariablement baissés sur le bloc de papier vierge et le crayon qu'elle avait trouvés face à elle en s'asseyant.

          - Madame Zirkaoui ici présente, qui est une de mes collaboratrices les plus précieuses, va - rapidement, s'il vous plait, madame Zirkaoui - nous dresser un bilan actuel de la situation concernant l'ordre public. Beaucoup d'entre vous savent déjà que la situation est préoccupante mais j'aimerais que nous fassions un point à partir duquel nous pourrons envisager les mesures de première nécessité à adopter. En accord et en pleine collaboration, bien sûr, avec les autorités communautaires et internationales, ajouta-t-il en regardant le commissaire européen.

         La collaboratrice du Directeur de Cabinet se leva et sortit de la poche de sa veste de tailleur deux ou trois feuilles de papier qu'elle installa devant elle mais, tout le temps que dura son intervention, elle ne les regarda pas. Elle prit la parole d'une voix tendue, presque émue, et néanmoins parfaitement intelligible. Il ressortait de son exposé que la situation était des plus critiques. En l'espace de quelques heures, la désorganisation de la vie publique, souligna-t-elle avec force, était intense et cela allait en s'amplifiant. Les troubles avaient gagné une grande partie du pays, encore inégaux dans leur intensité mais - tous les rapports concordaient - toujours dans le sens d'une aggravation. Les décès multiples de cause violente étaient innombrables et l'activité du pays était sur le point de se paralyser complètement. Depuis longtemps, les hôpitaux, centres de soin, postes de police, prisons, ne pouvaient plus faire face à l'augmentation rapide du nombre de sujets atteints, d'autant que leurs personnels payaient un lourd tribut à la maladie. Des scènes de pillage avaient déjà été rapportées et les autorités hésitaient à faire monter en première ligne des troupes que l'on ne savait pas réellement comment protéger. Les transports collectifs étaient le plus souvent interrompus, l'électricité venait à manquer à certains endroits, plongeant notamment les centres des grandes agglomérations dans une anarchie qui aggravait le désordre ambiant, et les pompiers ne pouvaient plus faire face aux multiples incendies. Même la presse qui, la première, avait évoqué une épidémie virale - un quotidien était allé jusqu'à parler de SIDA ou d’Ébola psychiatrique -, semblait à présent pratiquement réduite au silence, faute de moyens ou peut-être déjà de compétences. La promulgation de l'état d'urgence était attendu d'une minute à l'autre mais ensuite ? Ensuite ?

        La femme se rassit dans un silence pesant. Tous les participants paraissaient ruminer ces informations qui dépassaient leurs prévisions les plus pessimistes. Le Directeur de Cabinet reprit la parole, l'air faussement assuré.

            - J'ai déjà évoqué avec différentes personnes, et avec monsieur le Ministre lui-même, quelques grandes orientations dont je souhaiterais que nous discutions. Il va de soi que ce ne sont que des ébauches d'action et que toute suggestion est la bienvenue. D'abord et avant tout, nous devons assurer l'ordre public et... Oui, professeur ?

               - Veuillez excuser mon interruption, monsieur le Directeur, mais, mes collègues et moi, nous souhaiterions retourner...

         - Assurément, messieurs les Médecins, assurément. Néanmoins, j'apprécierais grandement que l'un d'entre vous reste avec nous. Ses conseils pourraient nous être des plus précieux. Professeur Vernay-Chantre, voulez-vous avoir l'amabilité... Merci.

         Il avait déjà repris la parole avant que les autres médecins aient quitté le salon.

            - Oui. D'abord, l'ordre public. Monsieur le Ministre de l'Intérieur en a parlé il y a peu avec Monsieur le Président de la République et certains membres du gouvernement : si nous en sommes tous d'accord ici-même, nous avons l'autorisation de faire appel immédiatement aux forces spécialisées de l'armée qui viendront ainsi épauler les différents fonctionnaires de police et les unités spéciales d'intervention urbaine. D'ailleurs, Monsieur le Gouverneur Militaire de Paris, qui est en contact permanent avec la plupart de ses collègues de province, ainsi qu'un représentant de l'Etat-Major, devraient nous rejoindre d'une minute à l'autre. J'ajoute que nous espérons établir sous peu une liaison directe avec les différents responsables de province, notamment les préfectures de régions, déclara-t-il en désignant d'un bref mouvement du menton le grand écran noir auquel il tournait le dos. Nous en saurons alors un peu plus sur l'état en temps réel du pays. Quoiqu'il en soit, il paraît clair que l'ordre doit être maintenu coûte que coûte. Les points que nous devons, entre autres, discuter est comment procéder ? Et également comment protéger les forces d'intervention ? Car ces personnels ne sont bien sûr pas à l'abri et certains d'entre eux ont déjà commencé à présenter des troubles en rapport avec le... la... l'épidémie. Pour le moment, les responsables nous disent avoir la situation globalement bien en main. Mais cette situation évolue rapidement. Peut-être même va-t-elle se dégrader encore dans les heures à venir. Nous devons donc décider - et rapidement - de la meilleure tactique à adopter. Bien. Monsieur Van der Vilen, peut-être quelques mots sur la situation hors de nos frontières et après, nous ouvrons la discussion ?

     

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